Yves Ginet, responsable prescription Leborgne : « Il y a une prise de conscience de l’importance de la prévention, des majors jusqu’aux artisans »
TMS, pénibilité, politique 0 accident… autant de thèmes et de préoccupations qui se développent depuis quelques années dans le monde de la construction et du bâtiment. La prévention des risques est en effet devenue centrale dans la politique des grands groupes et commence à avoir un écho important au niveau des artisans. Chez Leborgne, nous travaillons et nous militons pour la prise en compte de ces problématiques, convaincus que la prévention est un investissement pérenne. Illustration avec Yves Ginet, notre responsable prescription…
TMS, pénibilité, politique 0 accident… autant de thèmes et de préoccupations qui se développent depuis quelques années dans le monde de la construction et du bâtiment. La prévention des risques est en effet devenue centrale dans la politique des grands groupes et commence à avoir un écho important au niveau des artisans. Chez Leborgne, nous travaillons et nous militons pour la prise en compte de ces problématiques, convaincus que la prévention est un investissement pérenne. Illustration avec Yves Ginet, notre responsable prescription…
Investir dans la prévention, qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour une entreprise du bâtiment ?
Yves Ginet : C’est d’abord la formation de ses équipes aux gestes et aux postures, mais c’est aussi de l’investissement dans du gros matériel ou dans du plus petit comme les outils Leborgne. Le petit matériel est souvent traité dans un second temps. On voit plus facilement ce qu’apporte les gros investissements qui vont immédiatement améliorer les conditions des travaux fastidieux. Par exemple, le couvreur voit tout de suite le bénéfice d’un monte-charge avec un bras télescopique pour éviter de monter les tuiles à la main. Un marteau c’est un marteau, se disent certains alors qu’il y a en réalité à une vraie problématique de TMS. Au quotidien, pour l’artisan, le petit outil, c’est ce qu’il a en permanence avec lui, c’est sa 3e main ! S’il est pensé, conçu avec une connaissance des contraintes du métier, il supprime le sentiment d’avoir des fourmis dans le bras, car il absorbe les chocs et à la longue il réduit largement les traumatismes (TMS).
La prévention source d’économies pour les entreprises
La prévention est également un investissement financier…
Yves Ginet : Oui bien sûr, nous avons fait le calcul. Prenons le cas d’une entreprise de 3 salariés avec un taux de cotisation collectif fixe au titre des accidents du travail et des maladies professionnelles de 8,3% du montant de la masse salariale (ex = 90 K€). Si elle montre qu’elle investit dans la prévention pour diminuer les risques, elle peut bénéficier d’un taux minoré, la remise pouvant aller jusqu’à 25%, et ainsi payer 5 600 €uros au lieu de 7 500 € de cotisation. Une économie substantielle de 1 900 € grâce à laquelle l’entreprise peut investir.
Est-ce qu’il y a une prise de conscience des différents acteurs ?
Yves Ginet : Tout à fait. Les majors du BTP sont depuis longtemps organisées avec un service Prévention, un responsable QSE et/ou des conseillers prévention qui suivent les chantiers de A à Z. Cette préoccupation chez les majors, et autres entreprises du BTP, est en train de trouver de l’intérêt auprès des artisans. A force de voir de la communication autour des TMS, des maladies professionnelles, de la lutte contre la pénibilité, les acteurs du secteur prennent conscience de tout ça. Alors bien sûr, il y a une certaine inertie avant que cela puisse porter ses fruits mais il y a quand même un intérêt qui grossit.
« L’artisan veut aujourd’hui pouvoir s’économiser »
Grâce à cette sensibilisation, le compagnon a-t-il une vision différente de son métier ?
Yves Ginet : Il sait qu’il y a des moyens qui vont lui permettre de se faciliter la vie. Il a le réflexe de réfléchir à la méthode avant d’agir. Auparavant, on lui disait « tu vas casser ça » et il cassait avec les moyens du bord. Aujourd’hui, il regarde ce qu’il a comme outil à sa disposition, ce qu’il pourrait faire pour rendre la tâche moins compliquée. Il veut pouvoir s’économiser et se faire le moins mal possible. Il y a 30 ans, c’était très différent. A l’époque par exemple, le maçon n’allait pas se plaindre en disant que son travail était pénible, c’était mal vu. Aujourd’hui, on prend la pénibilité en considération.
Burineur manuel nanovib®
Grâce à la prévention, les entreprises peuvent limiter les risques mais aussi les arrêts-maladies ?
Yves Ginet : Oui et c’est d’autant plus important pour les petites entreprises. Sur un petit chantier avec 3 personnes, s’il y a un accident du travail qui donne lieu à un arrêt de 2 ou 3 semaines, c’est tout de suite 30% de la main d’œuvre en moins. Cela peut mettre en difficulté une petite entreprise. Les mesures de prévention sont alors particulièrement importantes.
La méthode du « tapis rouge » chez Vinci Construction France
Dans ce contexte, les majors du bâtiment se doivent d’être exemplaires…
Yves Ginet : C’est certain. D’ailleurs, chez les majors, tout est pensé en matière de prévention, de la conception jusqu’à la finition : conception du chantier, démarrage du chantier, mise en pratique… Chez Vinci Construction France, par exemple, ils ont développé la méthode du « tapis rouge ». C’est le chemin qu’il faut suivre pour marcher sur le chantier, il ne faut pas en sortir car il est sécurisé. C’est un bel exemple de prévention, de pédagogie et de façon de communiquer auprès des équipes.
Chez Leborgne, on sait que c’est un élément fort de la politique de l’entreprise, comment se traduit le message autour de la prise en compte de la pénibilité ?
Yves Ginet : Nous avons plusieurs façons de communiquer. Nous sommes très présents sur les salons professionnels dédiés à la prévention comme Préventica ou Expo Protection, mais aussi sur le salon Batimat. Le fil conducteur de notre discours, c’est toujours l’approche anti-pénibilité, la sécurité, la santé. Quant à notre communication écrite, elle est très centrée autour de la gamme Nanovib. On explique que ces outils sont performants parce qu’ils diminuent la pénibilité. En tant que responsable prescription, mes actions sont portées auprès des majors ou auprès d’entreprises un peu plus petites mais très nombreuses de quelques centaines de salariés. Je fais en sorte que ces sociétés s’équipent petit à petit en prenant comme exemple l’organisation des majors. Quant aux artisans, on les touche via leur fédération syndicale CAPEB et FFB, mais cela prend un plus de temps.
Besoins techniques, anti-pénibilité et meilleure posture : les éléments pour imaginer un nouvel outil Leborgne
Là encore, l’idée est d’être toujours à l’écoute du terrain…
Yves Ginet : Nous mettons en avant cette façon de procéder qui consiste à écouter les besoins du terrain pour apporter les meilleures solutions. Ce sont souvent des besoins techniques. Il faut donc savoir fournir l’outil que l’on nous demande, l’outil qui réalise le travail souhaité avec toujours en plus cette notion d’anti-pénibilité. On apporte la possibilité d’adopter de meilleures postures. On écoute le besoin, on le qualifie et on le définit correctement pour prévenir les risques le plus efficacement possible.
Marteau de coffreur nanovib®
En matière de prévention, quels sont actuellement les champions des outils Leborgne ?
Yves Ginet : Tous les outils de la gamme Nanovib ont un plus en matière de prévention des risques : anti-vibration, légèreté, meilleure posture… Le plus emblématique c’est le marteau de coffreur parce que c’est l’outil que tous les compagnons ont à la ceinture. Après, on a plein de nouveaux outils qui performent très bien comme, par exemple, le grattoir à manche télescopique. Il est très apprécié parce qu’il permet de travailler en hauteur sans être obligé de lever les bras, ce qui est très pénible. Il suffit de déployer le manche pour ne pas avoir les bras au-dessus des épaules. Autres exemples : la pince à talon dont on a divisé le poids par 3. C’est un outil qui progresse. Il a été adopté sur presque tous les chantiers. Notre dernier né est le décoffreur longue portée. Il n’a pas d’équivalent sur le marché puisqu’il a été inventé en collaboration avec une filiale d’un major qui devait résoudre la problématique du démontage des plaques de contreplaqué servant de coffrage aux dalles. La mission était de trouver un outil polyvalent qui permette de dévisser les écrous d’étais et de décoller les plaques en toute sécurité et de façon plus rapide...
Grattoir manche téléscopique nanovib®