Florence Hocq, directrice générale de Leborgne : « La médaille Platinum EcoVadis nous oblige à être dans une démarche d’amélioration continue. Qui n’avance pas recule ! »
Pour la 2ème année consécutive, Leborgne obtient la médaille EcoVadis Platinum, plus haute distinction en matière de RSE. Une reconnaissance qui fait écho à tous les efforts menés par l’ensemble des collaborateurs depuis de longues années. Qu’est-ce qui a permis à l’entreprise d’obtenir si rapidement cette haute distinction ? Quels caps restent-ils à franchir et quelle politique mener sur les prochaines années ? Entretien avec Florence Hocq, directrice générale.
Pour la 2ème année consécutive, Leborgne obtient la médaille EcoVadis Platinum, plus haute distinction en matière de RSE. Une reconnaissance qui fait écho à tous les efforts menés par l’ensemble des collaborateurs depuis de longues années. Qu’est-ce qui a permis à l’entreprise d’obtenir si rapidement cette haute distinction ? Quels caps restent-ils à franchir et quelle politique mener sur les prochaines années ? Entretien avec Florence Hocq, directrice générale.
En 2023 et 2024, Leborgne a obtenu le niveau Platinum d’EcoVadis, plus haut niveau détenu par seulement 1% des entreprises de taille intermédiaire. C’est assez remarquable ! Comment expliquez-vous cette belle dynamique ?
Florence Hocq : Je le dis souvent : Leborgne a toujours fait de la RSE ! C’est une démarche intrinsèque à la vision que nous avons de notre métier. Quand on parle de l’innovation produit ou de tout ce que Leborgne a pu apporter en termes de sécurité, il y a déjà cette préoccupation d’être à l’écoute des besoins des utilisateurs, de leur apporter des solutions pour améliorer leurs conditions de travail. Tout cela est, depuis longtemps, la raison d’être de l’entreprise.
Dès les années 2010 déjà, Leborgne a mis en place un comité de développement durable. L’entreprise a alors été précurseur dans le domaine en obtenant en 2012 une première certification, l’ISO 14 001, tournée vers la maîtrise de l’impact environnemental. C’est assez rare pour les entreprises industrielles de commencer par cette certification. Elles font généralement le choix de la certification ISO 9001, plus en lien avec la qualité du process industriel. Mais chez Leborgne, il y avait déjà cette conscience forte de l’impact de notre industrie sur l’environnement. Ce comité de développement durable nous a permis de nous poser très tôt des questions fondamentales sur les valeurs que l’entreprise souhaitait porter et sur les directions à prendre en matière de R&D.
C’est notamment comme cela qu’est née la gamme phare de Leborgne : Nanovib®…
Florence Hocq : Oui, la gamme Nanovib® est une réponse aux questions de pénibilité dans le bâtiment et les premiers outils ont été commercialisés dès 2011. En 2015, Nanovib® s’est ensuite inscrite dans la dynamique du "Compte Professionnel de Prévention" (C2P) du gouvernement de François Hollande, qui visait à prendre en compte les conditions de travail difficiles auxquelles certains salariés sont exposés. Ainsi, d’année en année la gamme Nanovib® s’est enrichie pour passer d’1 à 26 références aujourd’hui !
« Le plus difficile va donc être de conserver cette médaille Platinum ! »
C’est vous qui avez introduit la certification EcoVadis chez Leborgne suite à votre arrivée en 2015. Pourquoi ce choix ?
Florence Hocq : Jusqu’en 2015, on l’a vu, la dynamique RSE de Leborgne émanait d’une véritable volonté entrepreneuriale. Ensuite, j’ai senti une demande croissante des clients distributeurs qui ont eux aussi commencé à déployer de plus en plus cette démarche. L’un des précurseurs en la matière – Legallais - nous avait déjà fait répondre à des questionnaires Acesia, qui nous ont fait progresser dans notre démarche. Puis d’autres comme Castorama, par exemple, qui a mis en place un questionnaire via une plateforme Anglo-Saxonne Sedex auquel nous devions répondre de façon très documentée, compiler une multitude d’informations. Il a donc fallu formaliser notre démarche afin d’éviter de multiplier ce type de questionnaire avec d’autres distributeurs. En 2019, nous avons donc choisi d’être certifiés EcoVadis et avons obtenu notre première notation en 2020. Ce rapport nous permettait alors de transmettre un seul document à l’ensemble de nos distributeurs. À partir de là, nous avons cessé les autres questionnaires pour nous concentrer à une démarche d’amélioration continue.
Le niveau Platinum est la plus haute distinction chez EcoVadis. Quelle peut être la marche suivante ?
Florence Hocq : Cela fait en effet deux ans que nous avons atteint le niveau Platinum. Nous avions déjà atteint une marche assez haute dès 2020 avec le niveau Gold. Il est toujours plus aisé de construire la base que d’aller chercher toujours plus haut. Le plus difficile va donc être de conserver cette médaille Platinum ! À chaque audit, comme pour les normes ISO, on repère les pistes d’amélioration. Aujourd’hui, avec un score EcoVadis de 80/100, ce sont les 20/100 restants qui vont être les plus challengeants à atteindre. Il nous faut continuer de progresser car comme le dit l’adage : qui n’avance pas recule !
« Là où nous devons maintenant concentrer nos efforts : la responsabilité sociétale »
Quels seront les domaines d’actions prioritaires ?
Florence Hocq : Sur le plan environnemental, nous avons réalisé en 2023 notre premier bilan carbone complet et avons mis en place un plan d’action pour améliorer notre impact. C’est quelque chose de très concret avec des actions qui permettent d’avoir des effets immédiats que l’on peut calculer. C’est pourquoi nous obtenons une très bonne note dans le rapport EcoVadis de 2024 avec 90/100. Là où nous devons maintenant concentrer nos efforts, c’est donc plutôt la responsabilité sociétale, les achats responsables, le droit social, l’éthique. Ce sont des domaines beaucoup moins tangibles et plus difficiles à évaluer. J’ai l’ambition qu’un jour nous passions l’ISO 26001, liée au concept de la Responsabilité Sociétale des Organisations, au-delà des notations EcoVadis.
Quelles sont les pistes pour progresser dans ce domaine ?
Florence Hocq : En ce qui concerne l’éthique par exemple, nous avions mis en place une formation pour l’ensemble de nos collaborateurs pour les conduire à adopter des comportements responsables et éthiques. Pour telle ou telle situation décrite, nous leur demandons à travers un QCM quel serait selon eux le bon comportement à adopter. Ensuite, nous en discutons pour examiner ensemble quel était le comportement adapté et pourquoi. À l’issue, les salariés signent une charte qui indique qu’ils adhérent à ce code de conduite. Cette charte, évolutive dans le temps, continue à nous servir quand nous avons de nouveaux arrivants.
Et puis aujourd’hui, je voudrais mettre davantage l’accent sur l’éthique des affaires. Il est important, quand on est en négociation avec des clients, ou des fournisseurs de savoir ce qu’on peut faire ou pas, ce qu’on accepte de faire ou pas, comment ne pas se mettre en difficulté. L’idée est de partager toutes ces valeurs au sein de notre entité.
L’engagement sociétal de Leborgne se déploie également au niveau local. Dites-nous en plus !
Florence Hocq : Nous avons en effet de plus en plus de relations avec des partenaires du territoire. Je suis engagée par exemple dans Le Comité de Développement Territorial Auvergne-Rhône-Alpes. C’est utile car nous faisons partie d’un écosystème dans lequel nous pouvons partager des informations, des connaissances, des expériences. Nous essayons de créer de la synergie avec d’autres organismes du territoire. Nous menons aussi des actions solidaires comme celle mise en place avec Terre Solidaire, organisme de réinsertion sociale. Pour notre cantine, nous leur achetons des légumes et eux, ils utilisent nos outils pour les cultiver. Pour des achats responsables aussi, nous faisons partie d’un groupement d’achat du 73. Tout cela nous permet d’être bien implanté dans le tissu local et régional.
« Je pense que nous répondons aux attentes des jeunes générations »
Pour une entreprise comme Leborgne, cela représente-t-il un investissement important ?
Florence Hocq : C’est effectivement un investissement non négligeable, d’une part en termes de temps mais aussi de ressources internes. C’est un travail qui peut être très technique, pour lequel nous avons fait le choix depuis longtemps d’avoir un responsable Qualité, Sécurité, Environnement au sein de l’équipe. Il porte la mise en œuvre de toutes ces normes et nous permet de prendre de l’avance dans notre engagement RSE.
Cette politique RSE propre à Leborgne et cette distinction EcoVadis exercent-elles une forme d’attractivité au niveau des recrutements et de l’image de la marque ?
Florence Hocq : Les dernières personnes que nous avons recrutées s’identifient clairement à notre philosophie d’entreprise, à toute notre démarche autour de l’innovation produit, à tout ce que l’on véhicule en matière de marque et de notoriété, à la RSE de manière plus globale. Aujourd’hui, les jeunes ont besoin de valeurs, de sens et de pouvoir se projeter, de travailler dans une entreprise qui est vertueuse, qui est responsable. De ce point de vue, je pense que nous répondons aux attentes des jeunes générations. Cela nous permet également de fédérer et fidéliser nos collaborateurs sur le long terme. Nous avons beaucoup de passionnés au sein des équipes, et qui souhaitent voir grandir l’entreprise tant sur le plan économique que sur le plan RSE. Aujourd’hui, nos certifications, nos notations n’existeraient pas s’il n’y avait pas ce fort engagement de chacun et leur savoir-faire unique.