Comment se lancer dans le maraîchage bio ? Témoignages et conseils…
Plus qu’une mode, c’est une tendance de fond confortée par la réglementation zéro phyto : le bio séduit bon nombre d’amateurs de jardin et de légumes. Les candidats à l’installation en maraîchage sont même de plus en plus nombreux. Pour eux, utiliser de bons outils peut faire toute la différence. Thomas Roset, maraîcher bio au Jardin des Solstices et Véronique Zanardo-Ledon, directrice de l’association Terre Solidaire à Chambéry, nous racontent leur retour à la terre. Rencontre et conseils pour les novices…
Plus qu’une mode, c’est une tendance de fond confortée par la réglementation zéro phyto : le bio séduit bon nombre d’amateurs de jardin et de légumes. Les candidats à l’installation en maraîchage sont même de plus en plus nombreux. Pour eux, utiliser de bons outils peut faire toute la différence. Thomas Roset, maraîcher bio au Jardin des Solstices et Véronique Zanardo-Ledon, directrice de l’association Terre Solidaire à Chambéry, nous racontent leur retour à la terre. Rencontre et conseils pour les novices…
Maraîchage bio, qu’est-ce que c’est ?
Le maraîchage bio c’est « la production de légumes issus de l’agriculture biologique, c’est-à-dire sans pesticides et sans engrais chimiques », explique Thomas Roset. Travailler en plein cœur de la nature attire un grand nombre de personnes, surtout ces dernières années… et Thomas Roset a lui aussi été séduit par ce projet. Après plusieurs années en tant qu’intermittent du spectacle, il a décidé de tout lâcher pour devenir maraîcher à temps complet avec sa femme. Cela fait maintenant 7 ans qu’il a créé son propre GAEC en Savoie, Le jardin des solstices, et qu’il exploite la terre en famille. Pour lui, le bio était une véritable passion. « Personnellement je mangeais déjà bio avant même d’en faire mon métier, j’ai donc voulu entreprendre quelque chose qui était déjà important pour moi à l’époque. J’avais envie de me mettre à mon compte, de travailler dehors et surtout de faire quelque chose qui a du sens ! » explique-t-il.
Thomas Roset et sa femme
Que fait le maraîcher… bio ?
« Le maraîcher cultive les légumes en plein champ ou sous serre. Sans lui, pas de beaux légumes frais dans l'assiette », précise Thomas Roset. C’est un métier en contact permanent avec la nature qui nécessite une certaine rigueur et une attention particulière. « C’est un ensemble de règles à respecter. Les engrais biologiques que l’on utilise tous les jours doivent respecter des exigences particulièrement rigoureuses comparées à d’autres. » Passionnant, mais aussi exigeant, surtout en bio, le temps de travail d’un maraîcher est souvent important, et les obstacles peuvent parfois être nombreux et difficiles à surmonter lors d’un démarrage d’activité, mais cela n’empêche pas le maraîcher de garder l’enthousiasme pour avancer, de se faire plaisir et de réussir !
« Je voulais servir à quelque chose »
Quels sont les premiers conseils que l’on donne aux nouveaux maraîchers ?
« Il faut partir de ses objectifs personnels et dimensionner son projet par rapport à soi. C’est un travail prenant qui nécessite de l’implication et du temps, il faut en être conscient. » Le maraîchage en soi est assez technique et donc pour se faire, il est primordial de prendre un maximum de conseils et d’informations : « Surtout ne pas s’isoler, créer son réseau, se faire connaître. Avoir une solide expérience professionnelle me semble être aussi la base. Je pense qu’il ne faut pas hésiter à travailler en tant que salarié pendant un temps ou faire des stages et après, c’est que du bonheur ! » Maîtriser la technique le plus possible est également fondamental : la première difficulté à laquelle sera confronté le futur maraîcher (si celui-ci n’est pas issu du milieu agricole) est, sans conteste, l’accès à la terre : « Le travail du sol est tout un art… » Il est également important d’avoir de quoi bien équiper son projet avant de s’installer en tant que maraîcher bio. « Avant de devenir maraîcher, j’avais un jardin qui n’avait aucune tenue. Après avoir fait une formation, mon jardin est devenu beaucoup plus agréable à regarder (et à exploiter) car j’avais les bons outils et les bonnes astuces pour bien exploiter la terre », se félicite le créateur du Jardin des Solstices.
Plantations et serres au Jardin des Solstices
Quels sont les outils essentiels à une bonne plantation ?
Savoir choisir le bon outil en fonction du travail à effectuer contribue à la bonne santé du sol : semoir maraîcher, houe maraîchère, grelinette, transplantoirs…. Les outils doivent être adaptés à la surface d’exploitation. Au Jardin des Solstices, « on utilise beaucoup les pioches à petit et long manche. On se sert également des bêches de chez Leborgne que l’on utilise majoritairement pour couper les cardons, légume phare de Noël. Et puis il y a tout ce qui est fourches à bêcher, notamment pour ramasser les bottes des carottes ou les pommes de terre nouvelles. » Également, les triandines à deux manches permettent de décompacter la terre sans la retourner comme les Biogrif de chez Leborgne. Le couple utilise généralement les outils Leborgne avec des manches en plastique pour travailler la terre. « On sent vraiment la différence avec des outils aux manches en bois. Les outils Leborgne tiennent mieux à la main, sont plus confortables à manier et sont bien plus performants. » Pioches, merlins, haches, machettes…. tous ces outils sont là pour aider les maraîchers à produire (et à vendre) au mieux leurs récoltes, il ne faut donc pas les négliger !
Quels sont les plantations « stars » selon les saisons… et les astuces ?
Peu importe les saisons, les maraîchers ne relâchent pas leur vigilance. « Durant l’hiver, nous travaillons exclusivement sous serre, mais généralement, nous plantons toute l’année car c’est aussi notre travail, contrairement à une personne qui va cultiver essentiellement par plaisir. » Tous les légumes d’hiver sont récoltés à l’automne et sont stockés en chambre froide. « En effet, il faut savoir que le légume reste vivant, même lorsqu’il n’est plus en terre… » Choux, radis noir, céleris rave, navets, betterave, épinard, mâche…. Tout se fait également à l’automne. « Il y en a qui plante aussi des oignons nouveaux pour en avoir au printemps. Les coings sont aussi de saison, on les ramasse la majorité du temps en septembre/octobre, chaque année, et il se peut qu’on en ait jusqu’au mois de mars s’ils sont bien conservés ! »
« J’ai de la chance de pouvoir proposer les outils Leborgne à mes salariés »
Terre Solidaire, bel exemple du mariage entre le maraîchage et le social
Véronique Zanardo-Ledon, directrice de Terre Solidaire est elle aussi une passionnée d’exploitation agricole… mais également d’action sociale ! Datant de 1901, cette association est une structure d’insertion par l’activité économique (SIAE) qui collabore avec Leborgne depuis maintenant plus d’un an. Aujourd’hui ce sont plus de 30 salariés éligibles aux contrats aidés qui ont fait le choix de Terre Solidaire dans le but de revenir au travail, tout en faisant pousser des légumes bio.
« Historiquement le bâtiment appartenait à Habitat & Humanisme et comme nous nous sommes aperçus que les terrains étaient finalement très grands, nous avons tout de suite pensé au maraîchage bio. » Le concept de vente ? Les adhérents ont la possibilité d’acheter un panier de légumes hebdomadaire. « Sur 47 semaines, nos 250 adhérents reçoivent un panier pour 2 ou 4 personnes remplis de produits frais. » Magasins spécialisées, restaurants, collectivités, crèches ou encore cantines d’entreprises, les clients sont nombreux et diversifiés. « Chez Terre Solidaire, nous sommes très attachés à Leborgne à qui nous livrons d’ailleurs des légumes pour la cantine d’entreprise ! Nous utilisons leurs outils, surtout le transplantoir. C’est un outil que l’on a du mal à trouver dans les commerces mais qui sert énormément aux salariés aujourd’hui. Celui-ci est génial et très solide contrairement à ceux vendus en grandes surfaces ! » De quoi vous donner l’envie de vous mettre à votre compte et de faire pousser vos propres légumes… bio bien sûr !